Dossier spécial consacré à l’impact de l’environnement sur notre santé
Le concept « Une seule santé », initié par l’OMS (www.who.int) consiste à la mise en place de programmes de recherche pour lesquels les chercheurs de différentes disciplines (médecine, médecine vétérinaire, biologie végétale, géographie, démographie, sociologie…) collaborent en vue d’améliorer les résultats en matière de santé publique dans tous les domaines du vivant (humain, animal, végétal, environnemental) sur notre planète Terre.
Cette approche est particulièrement pertinente dans les domaines de la sécurité sanitaire des aliments, de la lutte contre les zoonoses (maladies susceptibles de se transmettre de l’animal à l’homme et inversement, comme la rage ou le récent Covid par exemple) et de la lutte contre la résistance aux antibiotiques (qui survient quand les bactéries changent après avoir été exposées aux antibiotiques et deviennent plus difficiles à traiter).
L’homme paie les conséquences de la surexploitation de la nature.
25% des maladies humaines dans le monde sont causées par des expositions environnementales qui auraient pu être évitées. Ces expositions aux polluants de toute espèce sont en lien avec l’activité humaine : pollution de l’air (y compris le tabac), de l’eau et des sols, exposition à ces substances chimiques, changement climatique ou rayonnement ultraviolet. Ces pollutions contribuent à la survenue de plus de cent maladies (ou accidents) différentes, telles que les accidents vasculaires cérébraux, les cardiopathies, les cancers et les affections respiratoires chroniques… C’est ainsi que, pour l’OMS, « la santé humaine passe par la salubrité de l’environnement. Si les pays ne prennent pas des mesures afin que les populations vivent et travaillent dans un environnement sain, des millions de personnes continueront à tomber malades et à mourir prématurément ». C’est dire s’il est urgent pour les politiques de tous les pays de prendre des mesures rentables pour faire baisser la morbidité et la mortalité liées à l’environnement. Ainsi, par exemple, faut-il développer et accroître l’accès aux technologies énergétiques à peu d’émissions de carbone, l’assainissement de l’eau potable, l’amélioration de la circulation en ville et l’urbanisme, la construction de logements économes en énergie, ce qui permettra par ailleurs de faire reculer les maladies liées à la pollution de l’air et de favoriser la pratique de l’exercice physique.
Fumer est mauvais pour la santé, on le sait. Mais savons-nous qu’un seul mégot de cigarette pollue 500 litres d’eau ? Qu’il faut 12 ans pour qu’un mégot se décompose dans la nature? Le tabac, puisqu’il altère la qualité de l’eau et des sols, est donc aussi un fléau en termes de santé publique globale. La législation relative à l’interdiction de fumer dans les lieux publics et fermés permet de réduire l’exposition au tabagisme passif et ainsi de faire baisser le nombre de cas de maladies cardiovasculaires et d’infections respiratoires.
La lutte contre la déforestation est aussi une question de santé publique. Les forêts primaires, non perturbées par la main de l’homme, exercent un effet modérateur sur les maladies transmises par les insectes et les animaux. La déforestation augmente les risques d’épidémies et de propagation de maladies infectieuses par les insectes et les animaux.
De plus, les forêts tropicales fournissent des plantes médicinales servant aux soins de santé, dont 1/4 des médicaments modernes proviennent. 80 % des habitants des pays en développement dépendent des médicaments traditionnels, dont 50 % d’entre eux proviennent de la forêt. (voir www.all4trees.org).
L’eau est une ressource essentielle à la vie et à la santé. Ses qualités microbiologiques et chimiques sont des enjeux pour l’homme et tous les êtres vivants. De même, préserver la bonne qualité de l’air et des sols est essentiel à la vie terrestre. En effet, les pesticides et autres polluants industriels entravent la vie de nombreuses espèces vivantes, en particulier les insectes pollinisateurs, sans qui la vie sur Terre ne serait pas possible.