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Environnement et pollution de l’eau

Peut-on consommer l’eau du robinet ?

L’actualité française a révélé ces derniers mois un manque de vigilance dans la recherche des concentrations de PFAS dans l’eau de distribution. La qualité de l’eau du robinet inquiète donc les usagers, à juste titre. Le Comité de Patients a demandé à Marie-Paule de se renseigner sur les éventuels risques encourus.

Celle-ci s’est adressée directement à la Société Wallonne des Eaux (SWDE), via son site, et elle a suivi les conseils donnés par un des employés. La commune d’Aywaille est reprise sur la zone de distribution du Néblon, qui est alimentée par l’eau des galeries du Néblon, achetée à la CILE (compagnie intercommunale liégeoise des eaux).

Au cours des 12 derniers mois, 80 prélèvements de contrôle ont été effectués sur notre zone de distribution. Après avoir consulté les résultats de novembre 2023 : la qualité microbiologique de notre eau est BONNE. Elle est dure (36,4 F) on le sait. Ce qui nous inquiète le plus :

  • Les nitrates : 27,6 mgr/litre, autorisé = 50 mgr/l
  • Les pesticides : 11mgr/litre, autorisé = 500 mg/l
  • Les fameux PFAS sont inférieurs à 1 nanogramme/litre, la norme effective devant être inférieure à 100 ng/litre : donc, pas de souci.

(N. B. : 1 nanogramme = 0,000 000 001 gramme ou 1 gramme = 1.000 000 000 nanogrammes.)

Au total, 43 paramètres sont analysés et aucun ne présente de défaut. Vous pouvez suivre les résultats complets sur le site de la SWDE, ou via votre espace client.

Conclusion : la qualité de l’eau est conforme aux dispositions légales. Et elle est donc potable.

Ingenieur agronome analysant un échantillon pour le contrôle qualité

Les PFAS, kesako ?

Qu’est-ce que c’est, les PFAS ? Les PFAS (pour « Poly- and Per- FluoroAlkyl Substances ») sont un groupe de composés chimiques synthétiques fluorés qui présentent des propriétés physiques et chimiques particulières : résistance à la température, antitaches, hydrofuges, anti-graisses, etc.

Les PFAS sont utilisés dans le monde entier depuis les années 1950. Ces substances servent à rendre les produits de consommation résistants à l’eau, à l’huile et à la graisse et prévenir les tâches. Les PFAS sont donc utilisés dans de très nombreux produits, tels que les poêles à frire antiadhésives, les vêtements imperméables, les produits de nettoyage, les emballages alimentaires, les peintures et vernis, certains produits d’hygiène (shampooing, fil dentaire, vernis à ongle…), ainsi que dans plusieurs processus industriels.

Ils sont aussi connus sous le nom de « produits chimiques éternels »(forever chemicals), car ils sont extrêmement persistants dans notre environnement et dans notre corps. Ils peuvent entraîner des problèmes de santé tels que des lésions hépatiques, des maladies thyroïdiennes, de l’obésité, des problèmes de fertilité et des cancers.

Nous pouvons ainsi être exposés aux PFAS dans notre environnement intérieur, parfois sur notre lieu de travail, à travers notre alimentation ou encore via l’eau potable que nous consommons.

La propagation des PFAS dans l’environnement est principalement due à :

  1. La production industrielle (remarque : la Wallonie, contrairement à la Flandre, ne compte pas de producteur de PFAS sur son territoire, mais uniquement des sites qui utilisent des PFAS).
  2. Les applications industrielles : fabrication des matériaux hydrofuges, galvanoplastie, transformation du papier et finition textile.
  3. L’Entrainement/exercices sapeurs-pompiers et lutte contre les grands incendies : sur les sites où un grand incendie a été éteint avec de la mousse extinctrice fluorée (utilisée jusqu’en 2010), il existe un risque élevé de contamination des sols et des eaux souterraines.
  4. Le traitement des déchets : les décharges, les usines de traitement de l’eau et les usines d’incinération des déchets traitent des matériaux contenant des PFAS.
On les surnomme les produits chimiques éternels

Pour la population générale, la principale source d’exposition aux PFAS est l’alimentation. En effet, ceux-ci peuvent s’accumuler dans les aliments et en particulier les crustacés et mollusques, mais peuvent être également retrouvés dans les eaux destinées à la consommation humaine.

Du fait de leur volatilité et mobilité dans l’environnement, l’exposition des PFAS peut également se faire via l’inhalation de poussières. Enfin, la voie cutanée représente la dernière source de contamination possible, lors de contact direct avec des produits de consommation contenant ces composés.

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