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Focus sur le harcèlement scolaire

De manière générale, le harcèlement se définit comme «une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique». Cette violence se retrouve aussi au sein de l’école. Elle est le fait d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui ne peut se défendre.

Le harcèlement se fonde sur le rejet de la différence et sur la stigmatisation de certaines caractéristiques, telles que :

  • L’apparence physique (poids, taille, couleur ou type de cheveux)
  • Le sexe, l’identité de genre (garçon jugé trop efféminé, fille jugée trop masculine, sexisme, orientation sexuelle ou supposée)
  • Un handicap (physique, psychique ou mental)
  • Un trouble de la communication qui affecte la parole (bégaiement/bredouillement)
  • L’appartenance à un groupe social ou culturel particulier
  • Des centres d’intérêts différents

 

Le harcèlement se différencie des autres faits de violence par les caractéristiques suivantes :

  • l’intention de nuire : l’agresseur a l’intention délibérée de nuire même si la plupart du temps il prétextera qu’il s’agit simplement d’un jeu ;
  • la répétition : il s’agit d’une agression qui se répète régulièrement pendant une longue période ;
  • la disproportion des forces : il a lieu dans le cadre d’une relation dominant/dominé, la victime ayant des difficultés à se défendre.
  • l’isolement de la victime, souvent plus faible, et dans l’incapacité de se défendre

 

La plupart des actes du harcèlement se commettent en présence de trois parties :

  • un ou des « harceleurs » ;
  • une ou des victimes ;
  • les témoins.

Les spectateurs encouragent le harceleur par leurs rires, leur participation ou leur immobilisme (en n’essayant pas de mettre fin à la situation de harcèlement). Les témoins et spectateurs sont parfois eux-mêmes dans une crainte de représailles du harceleur.

Le harcèlement entre élèves peut prendre des formes diverses :

  • verbales : insultes, moqueries, rumeurs…
  • corporelles : pousser, pincer, contraindre à certaines actions…
  • sexuelles : sexisme, remarques, réflexions, insultes, propositions, attouchement, viol
  • matérielles : vols, cacher des objets, racket…
  • relationnelles : rejet, exclusion (quand un élève arrive, tout le monde s’en va)…
  • électroniques : cyber-harcèlement via les sms ou les réseaux sociaux (par ex. poster, sans l’accord de la personne, des textes à caractère humiliant, des photos…).

Les risques de harcèlement sont plus grands en fin d’école primaire et au début du secondaire. A ces âges, les jeunes adolescents veulent confronter leur image, leur apparence aux autres. A cet effet, ils utilisent les réseaux sociaux comme vitrine de leur vie, de leur réseau et de leur personnalité. C’est alors qu’ils peuvent être soumis à du harcèlement de personnes qu’ils connaissent ou non.

 

Comment détecter la harcèlement ?

Détecter une situation de harcèlement entre élèves n’est pas facile : cette forme de violence est invisible et souvent perçue par les adultes comme de simples conflits ou taquineries entre enfants ou adolescents.

Souvent, l’enfant ou l’adolescent n’ose pas en parler à ses parents pour diverses raisons : crainte d’aggraver la situation, risque d’inquiéter ses parents, culpabilité (il pense que celae st de sa faute)…

Les signes qui peuvent alerter peuvent varier : troubles du sommeil, irritabilité, repli sur soi, anxiété, colère, idées noires, menaces de suicide, déprime… mais aussi les troubles liés à l’anxiété et/ou au stress (tels que les maux de ventre ou de l’eczéma).

Les équipes éducatives peuvent, quant à elles, constater une diminution des résultats scolaires, un absentéisme, des troubles du comportement (tels que les crises de colère), une attitude provocante ou, à l’inverse, un repli sur soi.

La méconnaissance du phénomène de harcèlement, associée au silence des victimes, peut retarder la prise de conscience de l’entourage.

Quelle prévention dans la commune d’Aywaille ?

Le directeur adjoint du Centre scolaire Saint- Joseph-Saint Raphaël, Quentin Willems, nous a parlé de la «cellule Bien Vivre Ensemble», cellule de prévention et de vigilance au sein de l’établissement. Les professeurs et les éducateurs formés à la problématique parlent ouvertement du harcèlement en début d’année et dans certains cours au fil de l’année. La bienveillance est une valeur prônée entre adultes, ce qui amène un climat de confiance entre élèves et adultes. La direction et les enseignants connaissent les signes d’appel (changement de comportement, isolement, baisse de résultats…). L’élève « victime » est appelé à s’exprimer, les élèves « harceleurs » sont entendus, sans stigmatisation (méthode du « no blame ») et des réunions peuvent ensuite être organisées. L’important étant de parler pour briser le silence et désamorcer.

Pour Arnaud Van Egroo, assistant social au Planning familial Ourthe-Amblève, il faut développer les animations autour du harcèlement dans les écoles, en particulier à destination des élèves de 5e et 6e primaires. Pour lutter contre le cyber-harcèlement, qui devient un véritable fléau, la meilleure façon de rendre les jeunes alertes et responsables face au harcèlement est de les accompagner dans l’utilisation du web et des réseaux sociaux. Il est important de rappeler que l’espace virtuel est un espace public où se joue des interactions humaines et où une malveillance de leur part (volontaire ou non) peut avoir des conséquences sur d’autres personnes. Sur internet, il y a des règles, des lois et on ne peut pas faire ce que l’on veut. Si la situation dérape trop, il peut être primordial de contacter également la police (invitation au suicide, menace de mort, violence physique, etc).

Si on se place du point de vue des parents, il est essentiel d’entretenir une relation de confiance avec son enfant et de l’amener à expliquer ouvertement ce qu’il fait sur internet. Se renseigner sur ses réseaux sociaux, sur les amis avec qui il parle ou il joue en ligne, sur ce qu’il a déjà vu, s’il a déjà été choqué par quelquechose,…Pluslesparentss’intéressent à la vie en ligne de leur enfant, plus celui-ci sera enclin à en parler lorsqu’il y a un problème… et en parler à un adulte reste le meilleur réflexe à avoir lorsqu’un jeune vit une situation de harcèlement.

Miguelle Benrubi

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